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des centres principaux du protestantisme, rien n’est étonnant. Ajoutons, de plus, que la reine de Navarre possédait la seigneurie de Preumont et agissait de toutes ses forces pour y développer la nouvelle religion. Enfin, il est malheureux de constater que les mœurs de certains membres du clergé n’étaient guère propres à édifier les fidèles[1].

C’est en vain que le 25 juillet 1563, l’archevêque fait défense d’aller aux prédications des hérétiques et de détenir des livres suspects. Deux ans plus tard, il faut renouveler cette défense en y ajoutant celle de chanter les psaumes en français et de célébrer la cène[2]. C’est le signal de la révolte.

Le 26 août 1566, le menu peuple, avec la complicité d’un bon nombre de bourgeois riches et influents, se révolta et ouvrit les portes de la ville au ministre Jean Lesur, dit Philippe[3], qui avait quitté le couvent des Carmes d’Arras. Accompagné d’aventuriers et de huguenots français, il enleva toute autorité au magistrat, les églises furent saccagées ; les prêtres et religieux, maltraités, sont forcés de fuir[4]. Des

  1. Voir à ce sujet le tome ii de la Correspondance du cardinal de Granvelle, éditée par Poulet dans la Collection des Chroniques belges inédites (Bruxelles, in-4o), p. 4.
  2. Notes de dom Potier.
  3. Dom Potier en trace un tableau peu flatteur. Il se serait fait donner de l’argent par son prieur et une de ses tantes, afin d’aller étudier à Paris, et en aurait profité pour se rendre à Genève.
  4. Renouvellement des chartes du Cateau, en 1573, par Louis de Berlaimont. Dom Potier dit également que le service divin ne put se célébrer au Cateau.