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escalade. Toute la garnison est passée au fil de l’épée, sauf les Espagnols. En se retirant, il livre la cité aux flammes et en démolit les portes et murailles[1].

Il n’y resta que quatre maisons. L’abbaye de Saint-André fut également détruite « sans qu’il y fut rien demeuré enthier pour y pouvoir plus démorer un seul religieux ».

Ceux-ci durent se disperser « sans avoir peu sauver nuls ny aucuns biens, ornements, lettriages, tiltres et munimens estants en icelle Église et abbaye[2] ».

Ce fut pourtant cette ville ouverte à tout venant, tant de fois pillée et incendiee, qui fut choisie pour être le lieu de réunion des plénipotentiaires chargés de traiter de la paix entre la France et l’Espagne. Les dépenses qui furent faites pour remettre les divers palais en état de recevoir les hauts personnages, les fêtes qui furent données en leur honneur, ramenèrent un peu de gaieté et de richesse dans la cité.

De décembre 1558 au mois d’avril 1559, le Cateau vit ses rues animées par les fourriers des différentes cours et les équipages des grands seigneurs[3]. Le

  1. Précis statistique et historique.
  2. Enquête de 1609. Le document a été publié par M. Bocquillet dans le Bulletin de la Société d’Ėtudes de la Province de Cambrai 1905, p. 39 à 41. Il place cette attaque en avril 1554.
  3. Sur les détails de cette réception, voir Mémoires du Cardinal de Granvelle, t. 34, p. 180 à 188. Le Docteur Cloez, p. 53. « Les Catésiens « loustics », en souvenir du passage de ces plénipotentiaires, ont donné le nom de « rue de l’Hôtelerie » à la rue où fut signé le traité ». Nous avons vu que cette rue était déjà dénommée ainsi en 1275.