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le cateau aux temps modernes

occupe le Cateau, en chasse la garnison espagnole mise par Charles-Quint et y laisse cinq cents fantassins et quatre cents cavaliers « faisans plusieurs graives dommaiges, foulles et oppressions aux manans et habitans dudit pays[1]. » Lui-même vient s’y installer et semble attendre l’attaque de son adversaire, mais apprenant par un capitaine de l’armée de l’empereur, nommé Dauduinque, que celui-ci était en force, il abandonne la ville pendant la nuit « sans sonner trompette ou tambour, dont ceux du Chastel furent fort joyeux[2] ». L’empereur paraît avoir peu partagé ces sentiments. Il imputa aux Catésiens et à leur « fol évesque » cette retraite si facile et ne cacha pas sa mauvaise humeur contre les habitants[3].

Cette occupation du Cateau par le roi de France qui, comme Charles-Quint, du reste, avait cependant garanti la neutralité du Cambrésis, décida le dernier à attaquer pour la première fois la souveraineté temporelle des évêques. En réponse à cette occupation, l’empereur fit élever une citadelle à Cambrai. Malgré les protestations de ne préjudicier en rien « aux droits, franchises et privilèges dont les évesques,

  1. Mémoire pour l’Archevêque. Mandement de l’empereur pour l’érection d’une citadelle à Cambrai.
  2. Bibliothèque de Cambrai, ms. 884, fo 89. — Sur ce départ de François Ier, voir : Bulletin de la Commission royale d’Histoire de Belgique, t. xii, fo 48, d’après une pièce des archives vaticanes (armaria xxiii).
  3. Dupont. Op. cit. t. ii passim.