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le cateau aux temps modernes

masures restées debout, viennent dès lors loger dans l’abbaye et en épuisent les ressources. Craignant pour sa sûreté, l’abbé vit retiré à Cambrai, dans l’abbaye Saint-Aubert[1].

À la mort de Charles le Téméraire, en 1477, Louis xi s’empresse de faire occuper une partie de l’héritage de Marie de Bourgogne et, sans souci des droits de l’Empire[2], occupe le Cambrésis. Rien n’est plus curieux que cette situation où Français et Bourguignons occupent quelquefois la même ville ensemble et ne se souviennent de sa neutralité que pour la piller. Le fait se passe à Cambrai et Molinet nous en a laissé le souvenir.

Il n’en va pas autrement au Cateau. Les troupes de Maubeuge, commandées par Lalpart, entrent par surprise la nuit dans la ville, tous les habitants sont emmenés prisonniers et on exige d’eux de telles rançons que certains ne peuvent les payer et meurent en captivité[3].

  1. Tous ces détails inédits sur les invasions françaises au xve siècle nous ont été laissés dans les notes de Dom Potier.
  2. Voir à ce sujet la lettre de Louis xi à l’empereur. Charavay et Vaessen. Lettres de Louis xi (Paris, 1883, in-8o en publication), t. vii, p. 36. — Sur l’occupation de Cambrai, voir Lesort. La succession de Charles le Téméraire à Cambrai, dans les Mémoires de la Société d’Émulation de Cambrai, 1902.
  3. Il est d’ailleurs à noter qu’il fallut payer deux fois les rançons. En effet, d’après Dom Potier, « quand leurs rançons furent prestes, on les envoya par un homme d’église, lequel eut la gorge coupée en chemin et convint trouver nouvelle pareille rançon en quoi ladite abbie fut grandement intéressée ».