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le cateau au moyen âge

Nicolas avait fait construire une forteresse à Thun ; ce fut là qu’un jour les villageois exaspérés entourèrent Gérard, réclamant de l’évêque sa mis à mort. Le pasteur calma cette irritation et emmena le tyran à Cambrai où de nouveau il dut le protéger contre l’excitation des bourgeois. Touché par tant de générosité[1], Gérard se soumit, et en face des casates, des clercs et des habitants renonça au Cateau[2].

Mais cette soumission fut de peu de durée. Vers le mois de mai 1137, les Cambrésiens ayant tué trois hommes de Gérard qui avaient détroussé un voyageur, la guerre recommence. C’est en vain que

  1. L’auteur de la geste remarque avec naïveté :

          « Ut scriptum est, omnia
             Credenti possibilia
             Si, in Deo, sibi vera
             Sit spes atque fiducia,
             Credit enim malitiam
             Vinci per patientiam
             Namque exaltat humilem
             Frangit ejus superbiam
     ».

    Cette générosité de Nicolas s’alliait peut-être à une certaine crainte des protecteurs de Gérard, comme nous le verrons plus loin.

  2. De Smet. Gesta pontificum cameracensium. — Gesta Nicolai, p. 179, 180. En 1136. — Le Dr Cloez (Étude historique, p. 47) dit que le prélat fit crever les yeux à toute la garnison et que ce fut la cause de la reprise des hostilités. Ceci est en contradiction avec le récit de tous les historiens contemporains et concorderait très peu avec le caractère du prélat, de même qu’avec sa conduite après la mort de Gérard.