II
— Cet Alvan, qui est-ce donc ? demanda-t-elle à l’une de ses tantes, dès que l’occasion se présenta.
Deux mains aux doigts tremblants se levèrent vers le ciel. Pareille manifestation d’horreur était rassurante : il s’agissait évidemment d’une célébrité.
— Alvan ! Au nom du ciel, ma chère Clotilde, que peux-tu vouloir connaître du pire des démagogues, d’un être méprisable, et d’un Juif ?
Clotilde fit observer qu’elle avait seulement demandé qui était cet homme. « Est-il intelligent ? » insista-t-elle.
— C’est l’un des plus vils de ces misérables qui veulent renverser le trône et la société pour assouvir leurs sales passions. Voilà !
— Mais est-il intelligent ?
— Comme Satan en personne, dit-on. C’est vraiment un homme néfaste et dangereux. Ta curiosité n’aurait pu s’exercer sur un pire individu.
— Au point de vue politique, voulez-vous dire ?
— Naturellement.
La bonne dame n’avait envisagé aucune autre espèce de danger, à propos d’un homme de cette classe.