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L’ÉGOÏSTE

vous, sir Willoughby », avant qu’il ait recouvré son alacrité, ce qu’il fit, car il n’était rien moins qu’obtus, il répondit : « Si vous l’acceptiez, vous y seriez, gelant au poste. Évidemment, sauf cas de force majeure. La volonté c’est le principal. Vous savez comme je hais le changement, Au moins je vous ai comme locataire, et n’importe où je suis, je vois votre lumière au bout de mon parc. »

— Ni mon père, ni moi, ne quitterions volontiers Ivy Cottage ! disait Lætitia.

— Très bien ! murmurait-il. Vous me donnerez donc un congé à date très éloignée, et il faudra que ce soit avec mon consentement que vous vous en alliez.

— Je puis m’engager à cela.

— Vous aimez la maison ?

— Oui. Je suis la plus contente des cottageuses.

— Je crois, Miss Dale, que ce serait mon bonheur, si j’habitais un cottage.

— C’est le rêve d’un châtelain. Mais d’habiter le cottage et de ne point aspirer au palais, c’est la quiétude du sommeil.

— Vous dépeignez un cottage en termes qui vous induiraient en tentation de fuir les grandes maisons.

— Vous y retourneriez encore plus vite, Sir Willoughby.

— Connaissez-moi mieux ! disait-il avec une révérence. Je ne suis pas ambitieux !

— Peut-être êtes-vous trop fier pour être ambitieux, Sir Willoughby.