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À UNE MENDIANTE ROUSSE
édition michel lévy   manuscrit original
1re strophe.   1re strophe.
Blanche fille aux cheveux roux,   Ma blanchette aux cheveux roux,
............   ............
3.   3.
Tu portes plus galamment   Tu portes plus galamment
Qu’une reine de roman   Qu’une pipeuse d’amant
Ses cothurnes de velours,   Ses brodequins. · · · · ·
  Tes sabots lourds.     .......
6.   6.
Que des nœuds mal attachés   .........
Dévoilent pour nos péchés   .........
Tes deux beaux seins, radieux   Ton tétin blanc comme lait
  Comme des yeux.     Tout nouvelet.
7.   7.
Que pour te déshabiller   Que pour te déshabiller
Tes bras se fassent prier   Tes bras se fassent piller
Et chassent à coups mutins   Et chassent à coups lutins
  Les doigts lutins.     Les doigts mutins.
8.   8.
Perles de la plus belle eau,   Écrins de la plus belle eau
.........   .........
9.   9.
Valetaille de rimeurs,   .........
.........   .........
Et contemplant ton soulier   Et reluquant ton soulier
  .......     .......
10.   10.
Maint page épris du hasard,   Pages flaireurs de hasards
Maint seigneur et maint Ronsard   Et grands seigneurs et Ronsards
Épieraient pour le déduit,   Assiégeraient au déduit
  Ton frais réduit.     .......
12.   12.
Cependant tu vas gueusant   Cependant tu vas gueusant
Quelque vieux débris gisant.   · · · · · · · · · · · · · dîner gisant
  .......      .......
13.   13.
Tu vas lorgnant en dessous   Tu vas lorgnant en dessous
Des bijoux de vingt-neuf sous   De vieux bonnets de six sous.
Dont je ne puis · · · · · · · · · ·   Moi, je ne puis · · · · · · · · · ·
  .......     .......


§

Le premier départ de la Joconde. — Il date de l’année terrible. Dès l’annonce des premières victoires allemandes, on expédia à Brest la plupart des tableaux du Louvre. Edmond de Goncourt a consigné le fait dans son Journal.

2 septembre 1870. — J’accroche, au sortir du Louvre, Chennevières, qui me dit partir demain pour Brest, afin d’escorter le troisième convoi des tableaux du Louvre, qu’on a enlevés des cadres, qu’on a roulés et qu’on envoie, pour les sauver des Prussiens, dans l’arsenal ou le bagne de Brest. Il me peint le triste et humiliant spectacle de cet emballage et Reiset, pleurant à chaudes larmes, devant la « Belle