qu’un souffle inattendu de kamsin de l’horizon calme. Tes yeux mornes, yeux de fer d’un tigre ayant vu pour la première fois des jeunes agneaux dans la vallée auraient défailli au-dessus de moi. Ton regard deviendrait long et attirant comme le parfum des tubéreuses que la rosée nocturne a soigné. Ton front s’élèverait au-dessus de moi plus joyeux que le zéphyr qui s’envole au-dessus de la terre égyptienne, lorsque les pluies d’hiver ont cessé. J’adorerais tes actes terribles et je me plierais sous ton bras, quand tu aurais gémi et tremblé comme un chêne à la cime des montagnes au milieu d’un orage qui gronde. J’adorerais le feu flambant en toi, par une parole impudente qui perce le cœur de glaçons…
— Tes paroles percent mon cœur de glaçons…
— Viens ! Tu es comme une fleur d’acacia qui est sortie de l’écaille dure de l’arbre et reste ouverte en regardant dans la nuit sombre. Je suis une goutte de rosée qui n’est faite que pour toi. Écoute voler à travers tes veines tendues le sang déchirant. Tu mourras sur mon cœur et tu renaîtras à chaque instant, lorsque la bouche se sera reposée sur la mienne et ton âme entrera dans la mienne ainsi qu’une flamme pénètre dans une flamme !
Jean entendit au fond de son âme le mot :
— La flamme.
C’était la voix de son père.
Et encore une fois cette voix répéta :
— La flamme, la flamme !
Alors, ayant levé ses yeux sur elle, Jean dit :
— Du saint apôtre sont ces mots : « Ceux qui font des choses pareilles vont au supplice. »
Eh bien, regarde, comment le feu éternel flambe et comment brûle le corps du pécheur que la volupté torture.
Ayant prononcé ces paroles, il leva sa main droite et mit son index dans la flamme du feu qui léchait la cuvette en pierre. Et il se tint ainsi immobile, jusqu’à ce que son doigt prît feu, s’enflammât et brûlât.
C’est alors que, grâce à une grande souffrance, l’ermite cessa d’éprouver la volupté que lui avait procurée la vue de la beauté.
Et elle, voyant ce qu’il faisait, de peur devint ainsi qu’une