Plus grand que son grand Tigrane qui soumet à son sceptre l’Orient tout entier, Éleva une cité puissante toute parée d’art hellénique, Firent éclater sur les champs de bataille la vaillance de la race, Fut ce peuple lui-même, quand, le premier parmi les peuples, Adoratrices de la Force brutale, basées sur la haine et l’iniquité. Et voici, dès lors, toutes les hordes de l’Asie, Comme des nuages d’orage, gonflés de grêle et chargés de foudres, Les unes après les autres, pendant des siècles, Son corps, déchiqueté, s’affaisse à la longue, mais son âme demeure intacte ; Elle est tout entourée, engloutie d’ombre, mais sa lumière intérieure reste inextinguible ; Elle subit toutes les morts et ne meurt pas. Adoptent, pour se soustraire à la souffrance, la foi de l’envahisseur, Se déforment et se dégénèrent ; |
Page:Mercure de France - 1er janvier 1919, tome 131, n° 493.djvu/38
Cette page a été validée par deux contributeurs.