naître et vivre sont deux choses et que s’il est intéressant de savoir comment respirent un oiseau ou un poisson, on ne respire soi-même qu’avec ses propres poumons, qu’aussi on ne persiste dans l’existence qu’au moyen de son propre organisme moral. Les esprits scientifiques seront donc tenus en raison du mécanisme impérieux qui les gouverne et à l’encontre au besoin de toute admiration contraire, de préconiser pour la race à laquelle ils appartiennent la religion, la coutume, la littérature, la langue qui se sont développées sur la souche physiologique en vertu d’une loi naturelle, supérieure à toute logique verbale.
L’attitude la plus contraire à l’esprit scientifique dont la philosophie de la Connaissance tend à assurer la suprématie, c’est ce faux rationalisme institué par Kant avec la Critique de la raison pratique et auquel se sont attachés avec fanatisme tous les malvenus de la mentalité, tous les impuissants dont l’énergie, contrefaite et bâtarde, ne sait s’objectiver ni en la rigueur de la foi, ni en la perfection de la coutume, ni en l’impartialité de la conscience scientifique, tous ces esprits infantiles dont la puberté religieuse retardée se manifeste et bourgeonne en une moralité intolérante, en une religiosité inquiétante et louche à un âge de l’évolution qui ne comporte plus ces phénomènes. Tandis que les diverses religions positives de l’humanité, filles de la révélation, au temps où la révélation était féconde, offrent l’apparence d’êtres conçus selon le vœu des lois naturelles et selon la logique de l’anatomie mentale, tandis qu’elles montrent encore, avec la beauté logique du squelette, les secrets de leur construction, la religion rationnelle, avec son aspect de monstre hybride, a sa place marquée au