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reils inconnus qui étaient disposés méthodiquement autour du cylindre. La seconde Machine à Mains était maintenant achevée et elle était fort occupée à manier un des nouveaux appareils que l’une des grandes machines avait apportés. C’était un objet ayant la forme d’un de ces grands bidons dans lesquels on transporte le lait, au-dessous duquel oscillait un récipient en forme de poire, d’où s’échappait un filet de poudre blanche qui tombait au-dessous dans un bassin circulaire.

Le mouvement oscillatoire était imprimé à cet objet par l’un des tentacules de la Machine à Mains. Avec deux appendices spatulés, la machine extrayait de l’argile qu’elle versait dans le récipient supérieur, tandis qu’avec un autre bras elle ouvrait régulièrement une porte et ôtait, de la partie moyenne de la machine, des scories roussies et noires. Un autre tentacule métallique dirigeait la poudre du bassin au long d’un canal à côtes, vers un récepteur qui était caché à ma vue par le monticule de poussière bleuâtre. De cet invisible récepteur montait verticalement, dans l’air tranquille, un mince filet de fumée verte. Pendant que je regardais, la machine, avec un faible tintement musical, étendit, à la façon d’un télescope, un tentacule, qui, simple saillie le moment précédent, s’allongea jusqu’à ce que son extrémité eût disparu derrière le tas d’argile. Une seconde après, il soulevait une barre d’aluminium blanc pas encore terni et d’une clarté éblouissante, et la déposait sur une pile de barres identiques disposées au bord de la fosse. Entre le moment où le soleil se coucha et celui où parurent les étoiles, cette habile machine dut fabriquer plus d’une centaine de ces barres et le tas de poussière bleuâtre