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cette vapeur et l’inspiration de ses âcres nuages étaient la mort pour tout ce qui respire.

Elle était lourde, cette vapeur, plus lourde que la fumée la plus dense, si bien qu’après le premier dégagement tumultueux elle se répandait dans les couches d’air inférieur et retombait sur le sol d’une façon plutôt liquide que gazeuse, abandonnant les collines, pénétrant dans les vallées, les fossés au long des cours d’eau, ainsi que fait, dit-on, le gaz acide carbonique s’échappant des fissures des roches volcaniques. Partout où elle venait en contact avec l’eau, quelque action chimique se produisait ; la surface se couvrait instantanément d’une sorte de lie poudreuse qui s’enfonçait lentement, laissant s’en former d’autre. Cette espèce d’écume était absolument insoluble et il est étrange que, le gaz produisant un effet aussi immédiat, on ait pu boire sans danger l’eau dont on l’avait extraite. La vapeur ne se diffusait pas comme le font ordinairement les gaz. Elle flottait par nuages compacts, descendant paresseusement les pentes, récalcitrant au vent, elle se combinait très lentement avec la brume et l’humidité de l’air, et tombait sur le sol en forme de poussière. Sauf en ce qui concerne un élément inconnu donnant un groupe de quatre lignes dans le bleu du spectre, on ignore encore entièrement la nature de cette substance.

Lorsque le tumultueux soulèvement de sa dispersion était terminé, la fumée noire se tassait tout contre le sol, avant même sa précipitation en poussière, si bien qu’à cinquante pieds en l’air, sur les toits et aux étages supérieurs des hautes maisons et sur les grands arbres, il y avait quelque chance d’échapper à l’empoisonnement, comme les faits le prouvèrent ce soir-là à Street Cobham et à Ditton.