à nos regards la contrée d’au-delà ; puis, plus loin, sur l’autre rive au-dessus de Walton, nous aperçûmes un autre de ces sommets. Pendant que nous les examinions, ces formes coniques s’abaissèrent et s’élargirent.
Mû par une pensée soudaine, je portai mes regards vers le nord, où je vis que trois de ces nuages noirs s’élevaient.
Une tranquillité soudaine se fit. Loin vers le sud-est, faisant mieux ressortir le calme silence, nous entendions les Marsiens s’entr’appeler avec de longs ululements ; puis l’air fut ébranlé de nouveau par les explosions éloignées de leurs tubes. Mais l’artillerie terrestre ne leur répliquait pas.
Alors, nous ne pouvions pas comprendre ces choses, mais je devais plus tard apprendre la signification de ces sinistres kopjes qui s’amoncelaient dans le crépuscule. Chacun des Marsiens, placé ainsi que je l’ai indiqué, et obéissant à quelque signal inconnu, avait déchargé, au moyen du tube en forme de canon qu’il portait, une sorte d’immense obus sur tout taillis, coteau ou groupe de maisons, sur tout autre possible abri à canons qui se trouvait en face de lui. Quelques-uns ne tirèrent qu’un seul de ces projectiles, d’autres, deux, comme dans le cas de celui que nous avions vu ; celui de Ripley en déchargea, prétendit-on, pas moins de cinq, coup sur coup. Ces projectiles se brisaient en touchant le sol — sans faire explosion — et immédiatement dégageaient un énorme volume d’une vapeur lourde et noire, se déroulant et se répandant vers le ciel en un immense nuage sombre, une colline gazeuse qui s’écroulait et s’étendait d’elle-même sur la contrée environnante. Le contact de