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mercvre de france—xii-1899

le journaliste de Londres, dans son jardin, il l’appela par-dessus la clôture et put enfin se faire comprendre.

— Henderson ! cria-t-il, avez-vous vu le météore, cette nuit ?

— Eh bien ? demanda Henderson.

— Il est là-bas sur la lande maintenant.

— Diable ! fit Henderson, un météore qui est tombé. Bonne affaire.

— Mais c’est bien plus qu’un météorite. C’est un cylindre — un cylindre artificiel, mon cher ! Et il y a quelque chose à l’intérieur.

Henderson se redressa, la bêche à la main.

— Comment ? fit-il. — Il est sourd d’une oreille.

Ogilvy lui raconta tout ce qu’il avait vu. Henderson resta une minute ou deux avant de bien comprendre. Puis il planta sa bêche, saisit vivement sa jaquette et sortit sur la route. Les deux hommes retournèrent immédiatement ensemble sur la lande, et trouvèrent le cylindre toujours dans la même position. Mais maintenant les bruits intérieurs avaient cessé, et un mince cercle de métal brillant était visible entre le sommet et le corps du cylindre. L’air, soit en pénétrant, soit en s’échappant par le rebord, faisait un imperceptible sifflement.

Ils écoutèrent, frappèrent avec un bâton contre la paroi écaillée, et, ne recevant aucune réponse, ils en conclurent tous deux que l’homme ou les hommes de l’intérieur devaient être sans connaissance ou morts.

Naturellement il leur était absolument impossible de faire quoi que ce soit. Ils crièrent des consolations et des promesses et retournèrent à la ville quérir de l’aide. On peut se les imaginer, couverts