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COMMENTAIRE

fin, enregistrent les jours, milliers, millions et centaines de millions de jours. Un cadran spécial, par l’extrémité inférieure de l’axe du gyrostat horizontal, est en relation avec le mouvement diurne terrestre.

Un levier, s’inclinant en avant au moyen d’une poignée d’ivoire, dans un plan parallèle au longitudinal de la Machine, règle l’accélération du moteur ; une seconde poignée, au moyen d’une tige articulée, ralentit la marche. On verra que le retour du futur au présent se fait par un ralentissement de la marche de la Machine, et la marche avant dans le passé par une vitesse encore supérieure (pour produire une plus parfaite immobilité de durée) à la marche avant dans le futur. Pour l’arrêt à un point quelconque de la durée, un levier bloque le triple frein.

La Machine au repos est tangente au sol par les cadres circulairesde deux des gyrostats en marche, le cube gyrostatique étant inébranlable èn rotation, ou du moins maintenu à la déviation angulaire que déterminerait un couple constant, elle libre en azimut sur l’extrémité de l’axe du gyrostat du plan horizontal.

IV

MARCHE DE LA MACHINE

Par les actions gyrostatiques, la machine est transparente aux espaces successifs du Temps. Elle ne dure pas, et conserve sans durée, à l’abri des phénomènes, son contenu. Qu’elle oscille dans l’Espace, que l’Explorateur ait même la tête en bas, il voit néanmoins normalement et continument dans le même sens les objets un peu éloignés, car il n’a pas de repère, tout ce qui est proche étant transparent.

Comme il ne dure pas, il ne s’est écoulé aucun temps, pendant le voyage, si long soit-il, même s’il a fait halte hors de la Machine. Nous avons dit qu’il ne dure que