XIII
LA TRAPPE DU SPHINX BLANC
« Le matin, vers huit ou neuf heures, j’arrivai à ce même siège de métal jaune, d’où, le soir de mon arrivée, j’avais jeté mes premiers regards sur ce monde. Je pensai aux conclusions hâtives que je fis ce soir-là et ne pus m’empêcher de rire amèrement de ma présomption. C’était encore le même beau paysage, les mêmes feuillages abondants, les mêmes splendides palais, les mêmes ruines magnifiques et la même rivière argentée coulant entre ses rives fertiles. Les robes gaies des Eloïs passaient ici et là entre des arbres. Quelques-uns se baignaient à la place exacte où j’avais sauvé Weena et cette vue raviva ma peine. Comme des taches qui défiguraient le paysage, s’élevaient les coupoles au-dessus des puits menant au monde souterrain. Je savais maintenant ce que recouvrait toute cette beauté du monde extérieur. Très agréablement s’écoulaient les journées pour ses habitants, aussi agréablement que les journées que passe le bétail dans les champs. Comme le bétail, ils ne se connaissaient aucun ennemi, ils ne se mettaient en peine d’aucune nécessité. Et leur fin était la même.
« Je m’attristai à penser combien bref avait été le rêve de l’intelligence humaine. Elle s’était suicidée ; elle s’était fermement mise en route vers le confort et le bien-être, vers une société équilibrée, avec sécurité et stabilité comme mots d’ordre ; elle avait atteint son but, pour en arriver à cela finalement. Quelque jour, la vie et la propriété durent