Page:Mercure de France - 1898 - Tome 26.djvu/412

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
406
MERCVRE DE FRANCE

reraient la ressemblance des Dieux, ses femmes se terrent aux creux des lits, le poids de la peur chu sur leurs reins du regard de veilleuse de l’Esprit des Morts, et de la porcelaine parfumée de l’œil de la grande lampe.

Comme l’as débordait des récifs, nous vîmes les femmes du roi chasser de l’île un petit cul-de-jatte, herbu comme un crabe vieillot d’algues vertes ; un maillot de lutteur de foire singeait sur son torse nabot la nudité du roi. Il sautela de ses poings encestés, et du ronflement des roulettes de sa base voulut poursuivre et gravir la plate-forme de l’Omnibus de Corinthe, qui croisait notre route ; mais un tel bond n’est donné qu’à plusieurs. Et il chut misérablement, fêlant sa cuvette postérieure d’une fente moins obscène que risible.

XI

DU CHÂTEAU-ERRANT, QUI EST UNE JONQUE.

À Gustave Kahn.

Faustroll, l’œil sur la calamite, conclut que nous ne devions plus être très éloignés du nord-est de Paris. L’ayant d’abord entendue, nous aperçûmes bientôt la vitre verticale de la mer, contenue par une fortification des plantes toutes en racines qui servent de squelette au sable ; et glissâmes sur la longue plage lisse et baile, entre la viscosité des brise-lames pareils à de parallèles léviathans.

Le ciel étamé figurait renversés les monuments de l’autre côté du sommeil vert des carcasses ; des vaisseaux y passèrent à l’envers, symétriques à d’invisibles futurs, puis l’image des toits encore lointains du château des Rythmes.

Hespaillier infatigable, je tirai les avirons plusieurs heures, sans que Faustroll parût découvrir l’abord enfin proche du château fuyant selon des