Mme Straamand. — J’ai entendu dire aujourd’hui à votre mère que j’étais aussi abattue que vous quand nous obtînmes la charge —
Straamand. — C’était aussi parce qu’elle devait quitter tous les agréments de la ville, mais dès que nous avons réuni quelques skillings, et eu nos premiers jumeaux, cela passa.
(bas à Straamand). — Vous êtes fort, comme
orateur !
Straamand (Lui fait signe de la tête et se retourne vers Anna). — Tenez donc votre parole ! Renoncera-t-il ? Falk me dit que sa charge n’est d’ailleurs pas insignifiante ; — c’était bien cela ?
. — Non, pasteur.
Straamand. — Si, par Dieu — ! (À Anna.) On peut donc s’appuyer sur quelque chose de certain. Et s’il en est ainsi, pourquoi renoncerons-nous ? Voyez autour de vous aux époques reculées ! Voyez Adam, Eve, les bêtes dans l’arche — voyez les lis dans l’air — les oiseaux dans les champs — les petits oiseaux — les petits oiseaux — les poissons — —
(Il continue à mi-voix, en s’éloignant avec Anna.)
(comme Mlle Skære et les tantes arrivent avec
Lind). — Hurra ! Voilà des troupes d’élite toutes fraîches ; toute la vieille garde en armes !
. — Ah, c’est bon, elle est ici. (À mi-voix.)
Nous le tenons, Falk ! maintenant à l’autre.
Straamand (avec un mouvement comme pour écarter). — Elle n’a pas besoin de persuasion mondaine ; là où l’esprit fait son œuvre, il n’est pas besoin que le monde — (Modeste.) Si j’ai produit quelque effet, c’est que j’ai reçu la force — — !
. — Allons, sans retard, la réconciliation !
Les tantes (émues). — Mon Dieu, que c’est gentil !
Straamand. — Oui, y a-t-il un cœur assez sourd et fermé pour ne pas trouver touchante une telle scène ! Il est si aggravant, il est si aiguisant, il est si excitant de voir une jeune enfant mineure qui fait son sacrifice, avec peine, mais pourtant, voulant le faire, sur l’autel du devoir.
. — Oui, mais c’est aussi que sa famille à
veillé.
. — Oui, moi et les tantes, — je le sais
bien ! Vous, Lind, vous avez la clef de son cœur, mais nous, les amies, nous avons un crochet qui peut