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rtant, un peu moins suffirait. La sympathie qu’ils montrent est presque fatigante ; cela va me reposer d’échapper un instant.

(Il veut sortir à droite.)
Falk

. — Où vas-tu ?

Lind

. — Dans ma chambre, je pense. Frappe, si tu

trouves la porte fermée.

Falk

. — veux-tu que j’aille te chercher Anna ?

Lind

. — Non. — si elle veut quelque chose, elle me

fera bien prévenir. Nous avons causé hier soir jusque tard dans la nuit ; je lui ai dit à peu près l’essentiel ; je pense d’ailleurs qu’il vaut mieux ménager son trésor de bonheur.

Falk

. — Tu as raison ; il ne faut pas y fouiller trop

profondément pour l’usage quotidien —

Lind

. — Chut, laisse-moi m’en aller. Je vais fumer

une bonne pipe ; voilà trois grands jours de suite que je n’ai pas fumé. J’étais tellement agité ; j’allais et je tremblais qu’elle me refusât —

Falk

. — Oui, tu dois avoir besoin d’un peu de repos.

Lind

. — Et tu peux croire que la pipe me paraîtra

bonne.

(Il sort par la droite. Mlle Skære et plusieurs autres dames arrivent de la chambre.)

Mlle Skære

(à Falk). — C’est lui, qui vient de partir ?

Falk

. — Oui, c’était le gibier.

Quelques dames. — Nous fuir !

D’autres. — Fi, c’est mal !

Falk

. — Il est encore un peu sauvage, mais il s’apprivoisera

quand il aura porté le collier une semaine.

Mlle Skære

(regarde autour d’elle). — Où est-il ?

Falk

. — Il est en ce moment dans le galetas, dans la

maison du jardin, dans notre nid commun ; (avec prière) mais n’allez pas le relancer jusque-là ; laissez-le souffler un peu !

Mlle Skære

. — Soit ; mais le délai ne sera pas long.

Falk

. — Oh, donnez-lui un quart d’heure, — et vous

pourrez recommencer le jeu. Pour le moment il est dans un sermon anglais —

Mlle Skære

. — Anglais — ?

Les Dames. — Oh, vous vous moquez de nous ! Vous plaisantez !

Falk

. — Très sérieusement. Il est très résolu à s’établir

quelque part parmi les émigrants, et pour cela —

Mlle Skære

(effrayée). — Dieu ! il n’a pas conservé

cette idée folle ? (Aux dames.) Appelez toutes