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ldstad) mais il y a plus, le mois prochain ; quand un homme se marie, prend femme —

Falk, joyeux

— Voilà que se rebleuit le ciel de ta

jeunesse, c’est un écho des accords de ton temps de chanson ! Ainsi cela va être ; je l’avais bien compris ; tu avais seulement besoin d’ailes et de ciseaux.

Styver

. — Des ciseaux ?

Falk

. — Oui, les ciseaux de la volonté pour couper

tous les liens, t’échapper et t’envoler.

Styver, en colère

— Non, tu deviens trop insolent !

m’accuser de rompre une promesse publique ! Je penserais à faire défaut ? Mais c’est un délit de diffamation, — injures verbales !

Falk

. — Mais es-tu fou ? Qu’est-ce que tu veux ? Parle

donc ! — parle !

Guldstad, riant, à Styver

— Oui, expliquez-vous

donc ! De quoi s’agit-il ?

Styver, se remet

— D’un emprunt à la caisse d’épargne.

Falk

. — Un emprunt !

Styver

. — Oui, exactement un endossement de cent

thalers ou à peu près.

Mlle Skære, qui pendant ce temps s’est tenue près de Mme Halm, Lind et Anna

— Oh non, je vous félicite !

Dieu, que c’est charmant !

Guldstad

. — Qu’y a-t-il maintenant ? (Il se dirige vers

les dames.) Ceci est inopportun.

Falk, jette ses bras avec une joie folle autour du cou de Styver

— Bravo ; le son de la trompette proclame.

délicieusement qu’il t’est né un frère en Amour !

(Il l’attire avec lui vers les autres.)
Mlle Skære, accablée, aux messieurs

— Penser, Lind

et Anna, — pensez, il l’a obtenue ! Les voilà fiancés !

Mme Halm, avec des larmes d’émotion, tandis qu’on félicite le couple

C’est la huitième qui quitte cette

maison, pourvue ; — (tournée vers Falk), sept sœurs, — toutes avec des pensionnaires.

(Elle est trop émue et tient son mouchoir sur ses yeux.)

Mlle Skære, à Anna

— Il va venir des gens pour

féliciter !

(Elle la caresse avec émotion.)
Lind

— Mon ami, il me

semble que je vis dans une délicieuse ivresse.

Falk

. — Chut ; — comme fiancé, tu es membre de

la société de modération des délices ; obéis aux lois de la corporation ; — aucune orgie ici ! (Il se tourne vers