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Svanhild entre dans la maison ; les autres, sauf Falk, vont au fond et sortent à gauche. Lind, qui les a suivis, s’arrête et revient.

Lind

— Mon ami !

Falk

— De même !

Lind

— Ta main ! Je suis joyeux ; — je crois que ma poitrine va éclater si je ne te raconte pas —

Falk

— Donne-toi le temps ; tu seras d’abord interrogé, puis jugé et pendu. Qu’est-il donc arrivé ? Dépose en moi, ton ami, le secret du trésor que tu as trouvé ; — car tu dois convenir que la présomption est basée : tu as tiré un billet à la roue du bonheur !

Lind

— Oui, j’ai emprisonné le bel oiseau du bonheur !

Falk

— Oui ? Vivant, — et il ne souffre pas de la cage ?

Lind

— Attends ; se sera tôt raconté. Je suis fiancé ! Pense — !

Falk, vite

— Fiancé !

Lind

— Oui ! aujourd’hui, — Dieu sait d’où m’est venu ce courage ! J’ai dit, — oh, on ne peut pas dire cela, mais pense, — elle, la jeune, jolie fille est devenue toute rouge, — mais pas de colère ! Non, peux-tu croire, Falk, ce que j’ai osé ! Elle m’écoutait, — et je crois qu’elle a pleuré ; c’est bon signe, cela ?

Falk

— Sûrement ; continue.

Lind

— Et nous sommes fiancés, — n’est-ce pas ?

Falk

— Je dois le présumer ; mais pour être tout à fait sûr, demande avis à Mlle Skære.

Lind

— Oh non, je sais, je suis si sûr ! Je suis si certain, sans crainte (rayonnant et mystérieux). Écoute, elle m’a laissé prendre sa main quand elle a enlevé le café de la table !

Falk, lève son verre et le vide.

— Eh bien, les fleurs du printemps dans votre union !

Lind, de même

— Et ce sera juré hautement et saintement, que je l’aimerai jusqu’à ma mort, comme maintenant ; — elle est si délicieuse !

Falk

. — Fiancé ! C’est pour cela que tu jetais bas la

loi et les prophètes.

Lind, riant

— Et toi, qui croyais que c’était ta chanson !

Falk

. — Mon ami, les poètes ont souvent pareille

confiance.

Lind, sérieusement

— Ne crois pas d’ailleurs, Falk,

que le tnéologue soit chassé à partir d