de la vie, — attendez qu’elle vous ronge en action et en rêve, alors vous pourrez juger de la puissance de ma foi. (Elle remonte vers les dames.)
— Mais ne serez-vous donc jamais en paix, tous deux ? Voilà que tu as mis M. Falk vraiment en colère. (Elle continue à parler à voix basse, sermonnant. Mlle Skære se mêle à la conversation. Svanhild reste froide et muette).
— La certitude brillait dans son regard. Croirais-je, comme elle le croit si sûrement, que le ciel veut —
— Oh non, Dieu ne le veut pas ! Ce serait, sauf respect, absolument fou s’il exécutait de tels ordres. Non, voyez-vous, mon ami, — ce qu’il vous faut, c’est de l’exercice pour les bras, les jambes et le corps. Ne vous reposez pas ici à regarder le feuillage tout le long du jour ; coupez du bois si vous n’avez pas autre chose. Ce serait vraiment une malédiction si dans quinze jours vous n’étiez pas délivré de vos folies.
— Je suis comme l’âne, étreint par le lien du choix, à gauche la chair, à droite l’esprit ; qu’est-il le plus sage de choisir d’abord ?
D’abord un verre de punch, cela réchauffe et étanche la soif.
— Mais il est bientôt huit heures ; je crois que d’un moment à l’autre nous allons voir venir le prêtre.
— Quoi ? Est ce qu’il va venir des prêtres ?
— Oui, vraiment !
— C’est ce que j’ai raconté tout récemment.
— Non, maman, M. Falk n’était pas là.
— Non, c’est vrai. Mais ne vous en désolez pas ; croyez moi, à cette visite vous prendrez plaisir.
— Mais, dites-moi, quel est-il, ce prêtre qui nous fera plaisir ?
— Oh, mon Dieu, c’est le prêtre Straamand.
— Ah, oui. Je crois que j’ai entendu son nom, et j’ai lu qu’il entrera au Storthing et agira dans les campagnes politiques.
— Oui, il est orateur.
— Il est dommage seulement qu’il grasseye.
— Il va venir avec sa femme.