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Mlle Skære

. — Oui, monsieur Falk, vous êtes bien studieux maintenant ? Dans une tranquillité champêtre, — ici, au milieu des fleurs, où vous pouvez vous occuper pour vous tout seul.

Mme Halm, souriant

— Non, il est paresseux abominablement.

Mlle Skære

— J’avais pensé que, comme pensionnaire de Madame Halm, vous vous étiez mis à poétiser avec ardeur. (Montrant du doigt vers la droite.) Le petit pavillon caché derrière les feuilles convient si bien à un poète ; il me semble que cela devrait vous disposer.

Falk, remonte vers la véranda et s’appuie avec les bras sur la balustrade

— Couvrez le miroir de mes yeux de la moisissure de la cécité, alors je chanterai le ciel lumineux. Procurez-moi à crédit, pour un mois seulement, une souffrance, quelque chose qui broie, une douleur géante, alors je chanterai les transports de la vie. Ou bien, mademoiselle, faites-moi seulement trouver une femme qui me soit tout, ma lumière, mon soleil, mon Dieu. J’ai pour cela supplié notre Seigneur, mais il s’est jusqu’à présent montré sourd, par malheur.

Mlle Skære

— Fi, cela est frivole !

Mme Halm

— Oui, fort mal dit !

Falk

— Oh, ne croyez pas que ce fût mon dessein d’aller avec elle à mon bras flirter sur les promenades ; non, en pleine chasse sauvage et merveilleuse du bonheur, elle irait jusqu’aux terres primitives de l’éternité. J’aspire à un peu de gymnastique idéale que de cette manière peut-être je ferais le plus énergiquement.

Svanhild, s’est approchée pendant ce qui précède ; elle se tient maintenant tout près de Falk et dit avec une expression ferme mais fantasque

— Bien, je prierai pour qu’un pareil sort vous échoie ; mais quand il sera venu, — supportez-le comme un homme.

Falk, s’est retourné surpris

— Oh, mademoiselle Svanhild ! — Bien, je m’armerai. Mais croyez-vous que je puisse compter votre prière comme quelque chose d’efficace ? Avec le ciel, voyez-vous, il faut en agir avec une douce patience. Certes, je sais que vous avez de la volonté pour deux, pour arriver à me faire perdre ma sérénité ; mais avez-vous la foi nécessaire ? voilà la question.

Svanhild, entre la moquerie et le sérieux

— Attendez que la douleur vienne et jaunisse l’été clair et verdoyant