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FÉVRIER

m’arrive de vous noircir, ce sera par politique et pour les besoins, de ma cause. Me rendez-vous mon portrait ? F. A. Je le garde. Mme V. Il vaudrait mieux me le laisser ou le déchirer que de le jeter au fond d’une F.a Je tiens à le garder et je dirai que c’est un portrait d’actrice qui était très bien dans une pièce que j’ai vue. Mme V. Et mes lettres. F. A Vos lettres froides de cliente à fournisseur, je les garde aussi. Elles me défendront si on me soupçonne. F. A Je me vois descendant les marches de Féglisè avec la petite en blanc. Et je pense faut-il vous le dire? je pense à des histoires de vitriol. Mme V. Ah, vous me sondez ! Eh bien, mon ami, changez vos idées auplutôt : elles vous donnent l’air niais. Est-ce assez vilain, un homme qui a peur ? Car vous avez peu,ous vous ! tiendrez sur la défensive, le coude levé en-parapluie. Èe sera drôle à divertir un saint dans sa niche. Vous mériteriez mais je craindrais de tâcher ma robé. F. A. Je m’en vais. Mme V. Oui, jé sais, vous vous en allez tout à l’heure. F. A. Quel beau livre pn pourrait écrire sur nos amours. Il n’y aurait qu’a réçitêr. Mme V Un livre gris, dont tout le noir serait pour moi et pour vous toute la neige. F. A. Je crois que ça se vendrait . F. A Dites-moi : nos petites affaires sont bien réglées. Vous ne me devez rien. Je ne vous dois rien. Mme V oh mon ami.

F. A Permettez. Je crois ne vous avoir pas rendue trop malheureuse et je tiens à ce que tout se termine correctement. Oui ou non, vous dois-je quelque chose ? Mme V. Voulez-vous une quittance ? F. A Ma chère, vous êtes amère comme une orange dont il ne reste plus que l' ecorce. Mme V. Vous seriez bien aimable de vous en aller. F. A. J’ai toute ma soirée à moi.