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MERCVRE DE FRANCE

tambourinez sur vos tempes comme un caissier qui trouve une erreur. Mme V- Pratique, Ma santé ne me permettrait plus l’amour pour Pamonr. Je chasserai au mari. F. A.- Si la bête passe pris de moi, je vous préviendrai. Mme V. — Riez. Dès demain matin, je commencerai mes courses.F.A. — A quelle heure ? Mme V.- De bonne heure. Je me lève très bien, quand personne ne me retient au lit. FA.- Sincèrement, je vous enverrai des adresses. F. A.- C’est l’instant de nous énumérer nos qualités. Je commence : vous ferez une excellente épouse. Mme V.- Vous serez un bon mari, et si j’avais été plus jeune, je ne vous aurais pas cédé à une autre.F. A.—Restons-en là. Mme V.- Dites-moi : la petite est-elle propre ? F. A.- Comme les fauteuils de sa mère un jour de réception. Mmo V.- Veillez a ce qu’elle fasse régulièrement sa toilette intime : c’est très important. F. A.- Avouez.que, la première, vous avez songé à notre séparation. Moi, je me trouvais très bien. Mme V. - Encore ! F .A.- Oui, je vous ai aimée de toute ma force, et je crois qu’en ce moment même vous êtes ma vraie femme.V. -Du calme, mon ami, vous allez dire dès bêtises, et comme je ne vous permettrai pas d’en faire,vous me quitterez avec la faim F. A.—Tes lèvres Mme V. -Pas même mon front. F. A.—Ta bouche, tout de suite. Mme V.- Faut-il sonner ? F. A. -Comme au théâtre, C’est inutile. Votre esclave, votre femme de ménage est partie.Mme V. -Oh. nous resterons amis de loin. F. A.- Amis de faïence. Soyez certaine que je ne dirai jamais de mal de vous. Mme V. -Vous êtes trop bon. Si, de mon côté, il