Au-dessus de toute noblesse, il y a la Race, le type sublime qui la consacre. Jamais il n’y eut que deux manifestations de la Race, l’homme de génie et le héros. Tous deux portent leur signe avec eux. Tous deux font la noblesse d’un pays, mais de la noblesse humaine. Par la race qui est en eux, dans l’un comme l’éclair, dans l’autre comme le flambeau, il tiennent du feu qui purifie ce qu’il touche ou le consume. Toute action se transforme en eux et devient belle. L’anobli peut souiller son courage d’un intérêt, d’une convoitise de grades ou de dignités, le gentilhomme lutte parce que sa cause est belle et qu’il l’aime, et il ne peut se préoccuper d’aucun intérêt pendant le combat. À ce désintéressement seul on reconnaît un homme de race, un gentilhomme. Aussi est-il très difficile, sur mille gentilshommes, d’en trouver un seul, par tous pays. Il ne faut pas être dupe de l’anoblissement, voilà tout. Cela n’a jamais rien signifié pour un gentilhomme réel.
Chapitre X. — À ce moment quelque chose de terrible passa, du sourire flegmatique et du tremblement léger de la voix de lord Lyonnel, dans le ton de son histoire. Une sorte d’éclat de dynamite intellectuelle rompit le roc de glace de son débit, bien que l’organe ne s’élevât pas d’un coma plus haut que l’instant d’auparavant. Ce fut seulement cette petite hésitation de la voix qui avertit électriquement Edison qu’une de ces crises formidables, qui dédaignent de se manifester ici-bas, et où la Haine prend les proportions de l’Éternité, agitait l’âme profonde du narrateur.
« — Ami, reprit le jeune homme, ce n’est pas au fronton de l’antre où flamboie le Pire, c’est au seuil bénin du Médiocre qu’il faut laisser l’Espérance !… »
Je dois ici relever une erreur de détail commise par Dante. Tout homme digne, du nom d’homme doit tenir à la rectifier à l’occasion, car