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impétuoſité de ſes Sujets, de réunir la force à la politeſſe, & de remettre l’honneur dans ſon premier éclat[1].

Son œil perçant, qui lui fait entrevoir que la manie du duel ne s’eſt introduite parmi nous qu’à la faveur des ténèbres de l’ignorance, lui découvre en même temps toutes les reſſources qu’il peut trouver dans une Nation capable des plus grandes choſes, lorſqu’on ſait donner l’impulſion à ſes talens & à ſes vertus par l’émulation, le puiſſant reſſort de nos âmes.

Il ſavoit que la culture des Lettres, eſt le plus ſolide fondement d’un État ; que la gloire d’une Nation conſiſte moins à ſe faire craindre par la force des armes, qu’à ſe faire reſpecter par les charmes de la parole que pour rendre les hommes heureux, il faut commencer par les rendre meilleurs ; que l’harmonie de la Société eſt toujours proportionée au degré de lumière qui éclaire chaque Citoyen ſur ſes devoirs ; que les Loix ont peu d’autorité ſur les mœurs ; que le Prince ne trouve jamais plus de docilité & de ſoumiſſion, que parmi les eſprits les plus éclairés & les plus ſolides ; qu’en faiſant fleurir les Sciences, en réveillant le génie endormi depuis longtems dans les téné-

  1. Louis XIII.