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Pour promettre à leurs jeunes ans
Ces moiſſons de lauriers qu’ouvroit à leur courage
La Gloire au milieu de ſes champs.
Je les y vis voler dés leur premier printems.
Sois, comme eux, un Héros au ſortir de l’enfance ;
Mais que tes mœurs, toujours dignes du ſiécle d’or,
Faſſent honneur au cœur, à l’eſpérance
Du Prince, ton premier Mentor.
Suis toujours les conſeils que dicte ſa prudence.
Écoute les Neuf-Sœurs dans tes bois révérés ;
Elles y ſont dans l’ombre & le ſilence,
Que le Dieu de Rocroy leur avoit conſacrés.

L’Abbé d’Alainval,


LES FRUITS DE LA PAIX.


Enfin l’aimable paix, ſi long-tems attenduë,
De ſon trône céleſte est vers nous deſcenduë.
Déja des malheureux elle ſèche les pleurs,
Et partout ſous ſes pas fait éclore les fleurs.
D’un tranquille avenir ô flateuſe eſpérance,
Tu charmes tous nos maux, tu ranimes la France !
On voit couler chés nous mille ruiſſeaux de vin ;
Nos ſoucis sont noyés dans ce nectar divin.
Les bergers, à l’envi, dans leurs danſes légeres,