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Vandeick, & juſqu’aux moindres choſes, il les ennobliſſoit & leur donnoit de la grâce.

Il a porté au plus haut degré cette partie ſi conſidérable dans les Tableaux, où ſi peu de Peintres excellent, & où les connoiſſeurs fixent d’abord leur attention, je veux dire les mains, qu’il a peintes d’une beauté & d’une correction parfaites.

Ses Ouvrages ont cela de remarquable qu’ils plaiſent également de près comme de loin, parce que le beau fini n’en ôte point l’effet. Si dans quelques-uns de ſes derniers Portraits on ne trouve pas toute la fermeté dans le Pinceau, & la vérité des teintes dans les Carnations qu’on a toujours vû dans ſes autres Ouvrages, c’eſt qu’à la fin les yeux s’affoibliſſent ; eh ! quel eſt le Peintre à quatre-vingt & tant d’années qui ſe ſoit plus maintenu dans la correction & la pureté du Deſſein ? Pour les Draperies, l’expérience & les refléxions continuelles les lui ont fait compoſer encore plus ſçavamment & d’un plus grand goût que les premieres, & j’oſe avancer que dans cette partie de la Peinture (j’entends par rapport au Portrait) il a ſurpaſſé tous ceux qui l’ont précédé.

On voit qu’il ſe peignoit dans ſes Ouvrages : comme il avoit l’âme grande & les