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terminée, et que le temps vienne maintenant enfin de la hiérarchie des individus. La haine du système de nivellement démocratique est seulement au premier plan : en somme, il faut se féliciter que l’on en soit enfin arrivé là. Maintenant il peut résoudre sa tâche.

Ses enseignements n’ont été adressés jusqu’à présent qu’à la caste dominante de l’avenir. Ces maîtres de la terre doivent maintenant remplacer Dieu et se créer la confiance profonde et absolue de ceux qui sont dominés. En premier lieu : leur nouvelle sainteté, leur renoncement au bonheur et aux aises. Ils offrent aux inférieurs l’expectative du bonheur et, non pas à eux-mêmes. Ils sauvent ceux qui sont mal venus par la doctrine de la « mort rapide » ; ils offrent des religions et des systèmes selon la place dans la hiérarchie.


37.

Le conflit du dominateur c’est l’amour du plus lointain dans son amour pour le prochain.

Être créateur et être bon, ce ne sont pas là des antinomies, mais c’est une seule et même chose, mais avec des perspectives lointaines ou prochaines.


38.

Le sentiment de la puissance. Rivalité de tous les « moi » pour trouver l’idée qui demeure au-dessus de l’humanité, comme son étoile. Le moi est un primum mobile.


39.

Lutte pour l’utilisation de la puissance qui est représentée dans l’humanité ! Zarathoustra appelle à cette lutte.


40.

Mener à bien notre idéal : — lutter pour la puissance à la façon dont cette lutte découle de l’idéal.


41.

La doctrine du Retour est le point solsticial de l’histoire.


42.

Soudain s’ouvre le domaine épouvantable de la vérité. Il y