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35o MEKC.VUB D E FRAT?CB— rô-i -iQog wood. — Lanrencc Binyon : Londor Visions collecled and augmented, a s. 6 d., Malhews. — Henry Ncwbolt : Ctifton Chapel and other School Poemt, i ». 6 ., Murroy. — John Davidson : The Testament of John Davidson. 3 s. 6 d ., Grunt Richards. — Esmé C. WinRfield-Stratford : The Call of Daivn, b a., John Lane. — Kdward Storer : Mirrors of Illusion, 5 s., Sisley. — Mcmento. Pour nous rendre les dieux favorables au cours de l’année qui commence, nous consacrerons notre première chronique aux poètes, puisque, malgré le nombre, sans c^sse réduit, semble-t -il, de ceux qui goûtent le lyrism e, de nouveaux inspirés se révèlent, assoiffés de beauté et désireux de l’inaccessible. Ils ignorent la désolante routine de l’existence commune; ils revêtent de somptueux ornements les plus sordides laideurs et ils font resplendir les plus mornes spec­ tacles. Ils ont des dons rares et dangereux qui leur permettent de voir plus loin et plus profond que nous, par delà les réalités déce­ vantes. Que leur importe d’être de leur vivant des réprouvés ! L’es­ poir leur suffit d’une gloire posthume : Thesoûl ofAdoDoislike a star Beacons from the abode where the eternal arc. Selon Baudelaire, c’est « par un décret des puissances suprêmes » que « le pocte apparaît en ce monde ennuyé » et le sort qui l’attend le devrait faire reculer s’il n’avait l’inébranlable foi en sa glorieuse immortalité, et s’il ne s’attendait aussi à quelque gloire m oins pos­ thume — gloire accordée à bon nombre des disciples d’Apollon — ses favoris sans doute. A coup sûr, au point de vue pratique, g la poésie ne nourrit pas son homme » et «les poètes ne se vendent pas », comme le déclare un éditeur peu soucieux d’encombrer son catalogue de titres aussi mélancoliques que peu engageants. Si le poète n’est déjà un favorisé de la Fortune, il ne lui servira guère d ’étre le favori des Muses, et, pour cesser d’étre païen, ce serait le cas de citer ici la spirituelle parodie de Mr Edmund Gosse : Aux petits des oiseaux, Dieu donne la pâture, Mais sa bonté s’arrête à la littérature. Les dons poétiques sans ceux de la fortune suscitent pour l’hom m e un conflit tragique entre sa nature et sa destinée. Soyez riches, poètes! Il est, en réalité, fort difficile à un Français de goûter pleinement les beautés de la poésie anglaise. Il y faut des connaissances tout i autres que celle qui permettent la lecture d’un roman ou de toute : œuvre en prose datant même du xvii®siècle. L ’entente parfaite de la . prosodie ne s’acquierl pas sans peine et ceux qui déjà ia possèdent récolteront un inestimable proHt à lire attentivement l’important * ouvrage du professeur George Saintsbury : A History ol En -