Page:Mercure de France, t. 77, n° 278, 16 janvier 1909.djvu/111

Cette page n’a pas encore été corrigée

RRVUB DR LA QUTNZAINB que toute sa vie. 11 n’estpas plus dégénéré qu’un autre par ces temps de dégénérescence voulue, car je crois que l’on commence à se vou­ loir des tas de maladies qu’on n’aurait pas si on avait moins feuil­ leté des bouquins médicaux. Une guenille humaine que secoue,hélas! furieusement le vent de la folie, mais surtout la victime de l’hys- tèriede la femme qui le possède. Cette Valentine est bien la plus sinistre dw ruineuses d’énergie qu’on puisse inventer. — Dans ce genre, da reste, on n’invente jamais rien. — Elle conduit iout dou­ cement son pauvre pantin à la boîte qui doit le renfermer et, ficelle à ficelle, Valentine casse tout ce qui le faisait mouvoir, tantôt pour le bien tantôt pour le mal. 11 est intéressant de lire cette histoire, car nous n’avons jamais trop de détails sur le crime dit passionnel.Or ce que conçoit un cerveau de poète peut toujours servir à l’histoire de l’humanité. Avis au public amateur d’éclaircissement sur toutes les affaires Steinheil qui nous encombrent. Un crim e a ôtécommis, parAlbertBoissière. Descrimes, des crimes! Voulez-vous de jolis crimes, bien faits, bien compliqués, absolument inexplicables, tellement noirs que toutes les lanternes sourdes du monde ne pourront jamais y jeter la plus petite lueur,des crimes qui semblent dédiés à nos juges d’instruction [actuels 1II s’a­ git, du reste, d’employer le vieux truc de Paul Féval rajeuui par quelques considérations bien modernes, de prendre deux frères ju ­ meaux tellement identiques, tellement jumelés qu’on ne peut même plus les reconnaître après leur mort. Ils ont un anneau qui pourrait à la rig’ueur leur servir de signe particulier, mais ils se coupent ou on leur coupe l’annulaire à tous les deux et leur alibi n’existe plus. C ’est ingénieux, intéressant,amusant, terrifiant...m aissi on continue, on fera de plus en plus la leçon à Messieurs les criminels et j’ai bien bien peur que cela n’augmenlede plus en plus la criminalité, tout eu diminuant les moyens de compréhension de nos chefs de la sûreté. Enfin, on ne peut pas contenter tous les lecteurs et notre petit père Hamard. Les Moments perdus deJohn Shag,par GilbertdeVoi­ sins. Une série dejolies statuettes et de jolies toiles pour chevalet. Il y a de vraies trouvailles de style dans ces moments perdus. Maintenant je ne vois pas l ’utilité d’avoir inventé un John Shag excentrique pour lui mettre sur les bras tous ces bibelots. Signés de Gilbert de Voisins, ils nous suffisaient sous le rapport de la bonne provenance. L’Im age virtuelle, par Valentine Gibert. Souvenirs de Home, je veux bien, mais pourquoi les romans les plus psychologiques affectent-ils cette allure de Guide Joannei* J ’admets volontiers que lu paysage devienne un état d’àme, mais un état d’amour n’est tout de même pas un perpétuel débarcadère. Il semble toujours que les pigeons, craignant de s’ennuyer au logis, fassent du 4o à l’heure