■ 84tMERCVRE DE FRANCE—i-1-1909tt-tttt"t Ilité par un Essai pour servir à l’histoire de la putréfaction où. l’auteur, « entrant dans un système » que le biographe déclar prudemment s’abstenir de juger, « semble considérer la putréfac¬ tion comme la source, la base et le mot de toutes les sciences ». Cet ouvrage « se disting-ue surtout par l’originalité des idées ». Simultanément avec le traité ci-dessus, elle fait paraître un roman épistolaire qui de quelque façon s’y rattache encore, car il est intitulé VAmour éprouvé par la mort, dans lequel cette fois « elle est des- « cendue très profondément jusqu’aux plus secrets replis du cœur « humain ».Par la suite, ses ouvrages « seront toujours empreints « d’une mélancolie lugubre >* et l’on ne saitsicettemélancolie provient du Traité de la Putréfaction ou des réflexions que lui suggère « le spec- «tacle des résultats funestesdes passions indomptées». Ces ouvrages, « dont les titres se trouvent en parfaite harmonie avec [les sujets », sont : Estentor et J’hérisse — Dona Gratia — et Abaïde.Toutefois son biographe, M. de Tourreil, avec une louable impar¬ tialité, reconnaît qu’elle n’est pas sans avoir encouru quelque blâme pour la critique qu’elle a faite... de Sully.« Ou regrette qu’elle n’ait « pas été plus modérée dans ses jugements sur un homme que l’on « s’était habitué avant elle à admirer ». Infortuné Sully! se remettra- t-il jamais des critiques de Mme d’Arconville !11 s’en faut que toutes les femmes célèbres se présentent à la pos¬ térité avec une œuvre aussi considérable. Et quelques-unes n’y arri¬ vent qu’avec un assez mince bagage. Mais la qualité supplée à la quantité, ce fqui n’est peut-être pas le cas chez nos romancières actuelles. C’est ainsi que M,lfl robert (clémence) s’est surtout fait connaître par « un court article sur le suicide où se trouvent cepen- « dant réunis les aperçus de l’imagination et les appréciations de la « la raison ». Ce morceau lui a valu, avec la Renommée, d’être nom¬ mée Membre de l’Athénée des Arts « établissement littéraire connu « par l’esprit distingué et le ton plein de convenances qui y régnent».Pour Mme de villiers, ses œuvres principales sont : le Portrait de Chateaubriand — VHirondelle, historiette morale — et Con¬ seils aux jeunes filles sur le maintien. Mais dans une œuvre plutôt courte, elle a .trouvé moyen, comme on voit, « d’effleurer la « diversité ».m11® de lernay, qui a surtout donné à la peinture « des soins assi- «dus et sévères», s’est fait connaître dans Je monde littéraire par un morceau de prose : le Sommeil en diligence, et des morceaux de poésie, où l’on distingue les Stances à Mm0 Adèle Janvier (que du coup elle fait passer à la postérité avec elle), le Torticolis, et Stan¬ ces sur le départ de Maroncelli pour le Nouveau-Monde.De même il a suffi à Mme de brkcy (adélaïde-juliette-jeanne), pour atteindre la gloire, d’écrire ^quelques articles dans la Gazette
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