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REVUE DE LA QUINZAINE 35i de Foville résume les découvertes récentes de M, Biadego, archiviste de Vérone, sur la biographie de Pisanello, qui futjusqu’ici prénommé Vittore, sur la foi de Vasari, et s’est en réalité appelé Antonio. Les documents retrouvés et publiés dans les A tti del R t Instituto veneto di scienze, letlere ed arti71. LXVII, i 3juin igo8, nous apprennent en effet qu’en 1433 un peintre nommé Antonio Pisano, âgé de 36 ans, vivait à Vérone, rue San Paolo, avec sa mère Isabetta, âgée de 70 ans, et sa fille Camilla, enfant de 4 &us. Antonio Pisano, né en i3q7, était le fils cadet d’Isabetta et d’un Pisan du nom de Bartolommeo; il fut exilé de Vérone après i438 comme partisan du marquis de Mantoue, et nous savons d’au ­ tre part que le peintre Pisanello avait subi le même sort à la même épo­ que. Antonio prend lui-même le nom de Pisanello, et il doit donc se con­ fondre avec le pseudo Vittore. E n i442j Antonio Pisano obtint du Conseil des Dix l’autorisation de rentrer sur le territoire vénitien et d’aller à Fer- rare rechercher des objets mobiliers* En i 443, Pisanello»depuis longtemps en rapport avec la maison d’Este, revient donc à Ferrare. C ’est à 42 aQs que Pisanello exécuta sa première médaille, puisqu’elle est de i43g : il est pos­ sible que la fresque célèbre de Sainte-Anastasie soit postérieure à i442j puisque Pisanello demeura toujours en relations avec Vérone, où il était à nouveau en 1445 ’et 1446- Ces documents, joints à ceux précédemment publiés par M. Venturi, vont permettre de reconstituer à peu près complètement l’œuvre du grand peintre et médailleur véronnais, et il est à souhaiter qu’un nouvel ouvrage d’ensemble soit bientôt publié sur l’artiste. TRISTAN LECLÈRE. LETTRES PORTUGAISES Le Portugal social. — Paulo Osorio : Lisboa, chronicas ; Emprêza litteraria, Porto*— Alvaro d’OIiveira : Corja ; Anselmo de Moraes, Porto. — Y. deS.de F* : Os pariidos que se parlera e repartem ; Vvft Tavares Cardoso, Lisboa. — José de Figueiredo : Àlgumas palavras sobre a Evoluçao da Arte em Portugal; Livraria Ferreira, Lisboa. — Julio Dantas : Rosas de todo 0 anno; Mater Dolorosa; Vva Tavares Cardoso, Lisboa. — Luiz Guimaraes filho : Pedras preciosas, vers; Montevideo. — Mementa. Comme un malade inquiet qui se retourne fiévreusement sur sa couche et cherche à lire dans les yeu x du médecin le secret de son existence^ le P ortugal social demande à la littérature de le renseigner sur lui-même. Il désapprend l’idylle et renonce à l ’épo­ pée ; il veut savoir ce qu’il vaut au juste. Hésitant au bord de la révo­ lution et n’osant pas se livrer à l’inconnu, il pressent vaguement qu’un lourd problème psychologique s’enchaîne à la crise économi­ que et politique qu’il traverse. Il devine qu’il a besoin d’hommes et ne sait où les trouver ; il doute* On lui a tant parlé de réformes, vai­ nement. Ses penseurs les plus éminents, ceux qu’il révère pour la noblesse inattaquable de leur âme, lui ont dit : « D ’abord, instruis- toi ! » Le Portugal voudrait bien s’instruire ; mais il a faim ; il a faim et il ne veut pas le laisser paraître. Il a cru, il croit encore à la