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REVUE DE LA QUINZAINE 3a5 rait trop se prémunir contre les causes d ’erreur, que M. Gaston Dan- ville énumère dans son M agnétisme et spiritism e. Je suis d’accord avec lui sur ce point. J ’ajoute que j ’ai été le premierà recom­ mander aux spirites, dès avant 1900 et cette année-là même, au « Congrès spirite et magnétique », — d ’apprendre tous les tours de prestidigitation et aussi d’admettre, dans leurs séaûces expérimen­ tales, des prestidigitateurs sérieux, comme contrôleurs. L ’ètude de M. Danville, quoique très substantielle, est trop courte, pour être suffisante. M. D anville n’accepte qu ’ un petit nombre de faits et il en rejette qui sont admis par des savants considérables. Il ne tient pas compte des travaux remarquables de la Société des R ech er­ ches psychiques de Londres, de Crookes, de Morselli, d ’Aksakof (Animisme et spiritisme), de R eich enbach ,ce Mesmer moderne (le Fluide des magnétiseurs), de Garl du P rel (la Magie science naturelle), etc. Il ne cite même pas la Reoue de l’Hypnotisme , où collaborent les D rs Bérillon, Babiuski, Voisin, Binet-Sanglé, Raymond, Farez, etc. En ce qui concerne les théories, je ne discuterai pas celles que pré­ sente M. Danville, la place me faisant défaut. Je dirai seulement que celle qu’il donne, p. 48, d ’après Larguierdes Bancels, me paraît bien vague et bien faible et que celle des coïncidences (p. 77) n’explique rien du tout. Ce mot, ainsi que celui de hasard, est synonyme d ’i ­ gnorance. Ils ne devraient pas trouver place dans un livre scienti­ fique. Pa r contre, j ’approuve pleinement les considérations philosophi­ ques dont l’auteur fait précéder et suivre son étude. Dès i 865, Strada écrivait que nous ne connaissons que des rap­ ports et que toute foi ou croyance est une raison de sentiment. On croit parce qu’on est ému, disait-il. Il est bon d’ajouter aussi que la raison — même sans l ’intervention du sentiment, — peut faire fausse route, tout en raisonnant suivant les règles de la plus stricte logi­ que. Il suffit que le point de départ soit faux. Jusqu’en ces derniers tem p s,l’astrologie’ était restée exclusivement traditionnelle. Beaucoup d’auteurs, même parmi les plus quali­ fiés, se contentent d’appliquer les règles formulées par les anciens, notammsnt par Ptolémée, le prince des astrologues, sans chercher à en faire une étude systématique et à les adapter à la mentalité m o ­ derne. C ’est un tort sans doute. Car se tenir en dehors du courant universel des esprits, c’est renoncer à tirer profit de la force de ce courant et rester, partant, en arrière. Si l’on veut d’ailleurs que l ’as­ trologie devienne scientifique, il faut résolument la soumettre à l’épreuve des procédés d’expérimentation et d’analyse dont la science