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3io MERCVRE DE FRANCE— i6-xi-igo8 première partie, l ’on m u ltiplie les recherches et les observations su r « la Vénus des Carrefours». Mais le morceau de résistance de l’ou­ vrage est une description du Palais-Royal, où l’on a prodigué des trésors d’érudition historico-galante. Deux études biographique, complètent le volume, l ’une sur la fameuse Mmede Sainte-Àmaranthes cette reine de la « haute noce » du temps, l ’autre, tout indiquée et en quelque sorte de rigueur, de style, sur le Marquis de Sade. L ’ou­ vrage, redisons-le, est composé, texte et gravures,’avec un sens très averti,très diligent de la curiosité.Et si l’un des aspects delà Terreur peut se trouver dans l’érotisme, l ’auteur de ce volume aura certai­ nement, par ses recherches, rendu service à l ’histoire psychologique. L’Assassinat de la duchesse de Praslin, par Albert Savine. — C’est une réhabilitation du duc de Praslin que M. Albert Savine semble bien avoir entreprise dans cet ouvrage. On sait que l’assassinat de la duchesse de Praslin, née Sébastiani, par son mari, le duc de Praslin, membre de la Chambre des Pairs, fut un des scan­ dales qui marquèrent les dernières années de la monarchie de Juillet. L ’histoire de cette cause célèbre a été plusieurs fois écrite. M. Savine a, pour sa part, apporté un considérable appoint de recherches per­ sonnelles. Et il pense avoir trouvé ce que l’on peut appeler du nou­ veau : le duc de Praslin aurait été un mari malheureux, et spéciale­ ment malheureux, trompé à... Lesbos. De là, après de longues souf­ frances morales, et au dernier terme de la désorganisation de la fam ille, le meurtre. Quant à Henriette Deluzy, l ’institutrice des enfants du duc, elle ne fut point l’intrigante qu’on a voulu montrer; mais, femme intelligente, cœur droit, affirme-t -on, elle devint peu à peu et tout naturellement la confidente des tristesses du duc, le refuge d ’un honnête homme. Telles sont les deux nouveautés qu’on doit à cet ouvrage. Il ne nous semble pas que des preuves bien convain­ cantes soient données quant à la nature des torts de la duchesse. Cette question, qui était la principale à examiner dans ce livre (à supposer qu ’une telle enquête fût possible), n ’est guère mieux qu’ indiquèe. Il est vrai que les lettres adressées par la duchesse à son mari, lettres plus ou moins d ’excuses et de regrets, sont d’un ton singulier, équi­ voque, à la fois comme honteux et exalté. Somme toute, on a l’im­ pression que, pour une raison ou pour une autre, le duc fut surtout un homme malheureux. M. Albert Savine, à la.fin de son intéressant ouvrage, aux gravures curieuses, relègue définitivement au rang des fables la légende qui fait survivre le duc de Praslin à son empoi­ sonnement pour ne le faire m ourir, après un simulacre d ’enterrement, que de nombreuses années plus tard. M emento. ’ — M . A . Lcchevalier a rendu service à l’histoire régionale en composant et publiant ces Notes pour servir à PHistoire des Communes du canton de Goderuille avant 1ySg . (René Doutreligne, Goderville, Seine-