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Le premier volume qui parut fit déjà à l’Encyclopédie je ne ſai combien d’ennemis. Les uns par envie contre une entrepriſe qui ſembloit devoir être immortelle auroient voulu arrêter la publication de ce monument coloſſal ; d’autres auxquels il paroiſſoit qu’on aurait dû les emploier, ou, qui même avoient été refuſés, tâchoient, en recherchant les fautes du plan & de l’exécution, de faire voir qu’ils étoient capables de faire mieux. Pluſieurs qu’on avoit bleſſés par la critique de leurs opinions, ou par des jugemens trop ſévères de leurs ouvrages vouloient ſe venger ſur le corps entier des injures des particuliers. Des auteurs qu’on avoit compilés ou même des Lecteurs indifférens furent offenſés de voir des choſes très communes annoncées comme des découvertes ; on aperçut des fautes réelles, qui devoient néceſſairement se trouver dans un ouvrage ſi grand et ſi vaſte.

On trouva qu’il n’y avoit point d’unité de plan ; que quelques manières étoient traitées avec trop d’étenduë, tandis que d’autres étoient étranglées. Quelques-uns plutôt bien intentionnés que prudens firent beaucoup de bruit de ce qui bleſſoit ou paroiſſoit bleſſer la Religion ; ils devoient penſer que crier à l’irreli-