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TABLEAU
DE PARIS.


 
Paris, ou la Thébaïde.


Telle est ma devise : Paris est la patrie d’un Homme de Lettres, sa seule patrie. Pourquoi, dira-t-on ? c’est d’abord parce qu’il se trouve au centre de tous les genres d’instruction, Bibliothèques, Cours, Gens éclairés ; à chaque pas il peut s’instruire & s’amuser ; l’un vaut l’autre. Le tumulte l’environne, & c’est au milieu de ce tumulte qu’il peut choisir l’asyle le plus doux, le plus paisible de l’univers. La haute Noblesse, l’énorme opulence, la pédanterie de toute espèce, passent à côté dé lui, & il ne leur devra rien. Toutes ces petites grandeurs des Provinces viennent se fondre & mourir à Paris. Le cérémonial, l’étiquette ne l’assujettissent point, car il aura plus de sociétés aimables qu’il n’en pourra cultiver, & plus de connoissances agréables qu’il n’en voudra faire ; point d’entraves, point de gêne, point de ces respects, de ces bienséances provin-