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nimadversion publique ; & cette feuille, en exerçant une juste censure des délits difficiles à réprimer, mais qui nuisent au repos public en exposant les extravagances puériles ou barbares des riches qui se permettent tout, appuyés qu’ils sont de leur crédit ou de leur opulence, les retiendroit peut-être par la crainte du mépris ou du ridicule, & feroit plus de bien que les semonces particulieres des magistrats.

La feuille de Londres paroît tous les soirs ; mais comme il faut que Paris contraste avec cette ville dans les plus petites choses, la feuille françoise paroît tous les matins.

Le Journal de Paris soutient le Journal des savans, qui ne produit pas de quoi payer les frais d’impression : c’est un enfant en train de faire fortune, qui nourrit son vieux pere.

Les Journaux sont classés rigoureusement ; & comme on les assujettit à des pensions, on conserve leurs privileges, quelqu’ennuyeux & sots qu’ils puissent devenir. Mais pourquoi ne laisse-t-on pas à chacun la