Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VIII, 1783.djvu/45

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 43 )

CHAPITRE DCIX.

Diamans.


Cloris n’est que parée & Cloris se croit belle,
En vêtemens légers, l’or s’est changé pour elle ;
Son front luit, étoilé de mille diamans,
Et mille autres encore, effrontés ornemens,
Serpentent sur son sein, pendent à ses oreilles ;
Les arts, pour l’embellir, ont uni leurs merveilles.
Vingt familles enfin, couleroient d’heureux jours,
Riches des seuls trésors perdus pour ses atours.
Fille de Scipion, illustre Cornélie,
Que n’ai-je pu te voir briller dans l’Italie ?
Pour montrer à ton tour des bijoux précieux,
Tu fis voir tes enfans, dignes de leurs aïeux ;
Tu fis voir des héros. Et nos meres coquettes,
Étalent des colliers, arborent des aigrettes.

S’il est permis aux rois & aux princes d’employer des sommes considérables à l’achat des diamans, n’est-ce point une folie insigne chez les particuliers de mettre tant de prix