& magnifiques, images & restes du chaos ; comme si une planete étoit tombée sur notre globe & eût semé inégalement dans sa chûte les ossemens ou les membres épars d’un monde dissous[1] ; des bouts de rochers pendans en précipices, où l’homme a planté sa cabane, où il vit libre & heureux au milieu de ces majestueuses horreurs : voilà les grands objets qui attachent l’ame toute entiere, & la remplissent sans l’épouvanter.
Le naturaliste & le poëte y reçoivent des leçons fécondes & des images neuves. Le globe laisse voir à nu ses entrailles, ainsi que le travail souterrein des fleuves ébauchés, qui doivent sortir de ses flancs pour arroser les royaumes & alimenter leur opulence.
C’est là que l’homme est parfaitement libre, & qu’il ne pourra jamais être asservi. Le tonnerre darde sous les pieds de ces heureux ré-
- ↑ C’est une idée qui m’a frappé, en voyant le Mont-Pilat ; & il a été impossible à mon imagination de ne pas faire aussi un systême.