CHAPITRE DCLXV.
Établissement à Vaugirard.
Que l’adulte porte la peine de son libertinage ou de son imprudence, on le plaint : cependant il connoissoit le péril ; la raison & la morale ne l’ont point arrêté sur le bord du précipice. Mais voir des enfans nouveaux-nés attaqués du virus vénérien, & ce fléau rongeur attaché à leur débile enfance ; qui ne verseroit des larmes de compassion, & quel spectacle au monde commande plus puissamment la miséricorde & la pitié !
Ces enfans sortis d’une source empoisonnée, seroient condamnés à sentir jusqu’à l’âge de puberté les tourmens qui punissent le vice, pour expirer ensuite à la fleur de leur âge, si la charité éclairée ne venoit à leur secours.
C’est peu. Leur bouche innocente verseroit dans le sein de la nourrice qui les allaiteroit ce venin subtil ; & pour prix de ses bienfaits,