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CHAPITRE DCLVII.

Miracles.


On a dansé sur la tombe du diacre Pâris ; on a mangé de la terre de son tombeau. Quoi de plus miraculeux que cette frénésie ? Voir l’homme éteindre le flambeau de sa raison ; une ville entiere se repaître de prestiges : quoi de plus étonnant ?

Ensuite est venue la guérison miraculeuse d’une dame de la fosse, qui pour preuve a suivi la procession du Saint-Sacrement pendant trente années. Il n’y avoit rien à répondre à cela : aussi point de contradiction.

Le dernier miracle qui s’est fait à Paris, ou plutôt que le peuple a imaginé, regardoit une vierge de plâtre du faux-bourg Saint-Antoine. Cette vierge étoit dans sa niche à l’encoignure d’une rue, sans qu’aucune personne eût jamais pris garde de quel côté elle avoit la tête tournée. La procession du Saint-