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Ce fut un célibataire qui le premier inventa ce dangereux langage qui enivre l’amour-propre féminin, en outrant la louange due à la beauté.

Le plus grand argument des célibataires est qu’ils sont libres. Eux, libres ! eux esclaves le plus souvent des plus viles courtisannes ; eux qui portent à leurs pieds leur fortune ; eux qui sont le jouet de leurs caprices, de leurs fantaisies ; eux qui en comptant trouver la volupté, ne rencontrent que des faveurs meurtrieres ; eux trompés dans leur jeune âge, volés dans leur vieillesse, & qui seront abandonnés à leur lit de mort, si l’insensibilité qui les environne, juste punition de leur vie passée, ne précipite point leur trépas.