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CHAPITRE DCL.

Baisers, Embrassades.


Lon embrasse très-facilement à Paris ; rien de si commun que cette marque extérieure d’affection. Il y a des embrasseurs auxquels on ne s’attend pas, qui vous provoquent ; & c’est quelquefois un homme indifférent, oublié, presqu’inconnu, qui vous serre entre ses bras au détour d’une rue.

Tantôt il y a incertitude, tantôt il y a suspension, & tantôt l’accolade se fait pleinement & de bonne grace. Cependant on ne sait trop quand & qui l’on doit embrasser : tout cela se regle par le caprice ou l’appel. L’un sollicite une accolade que l’autre esquive ou retarde, parce qu’il n’y songeoit pas, ou parce qu’il a quelque chose dans l’ame qui s’y oppose.

On s’embrasse dans les rues, dans les maisons. Parmi la bourgeoisie, on court embras-