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CHAPITRE DCXLIII.

Vins.


Parce qu’il n’y a que de mauvais vignobles aux environs de Paris, & des marchands de vins à pendre, n’imaginez pas que l’on y boive que de mauvais vins. Il n’y a pas plus de comparaison entre la cave d’un cabaretier & celle d’un gourmet, qu’entre le savetier & le prince.

Ô pouvoir de l’argent, aimant universel ! Le vin, ce liquide précieux a beau croître dans des régions éloignées, a beau tendre à s’échapper, on l’enchaîne, on le fait voyager ; il n’est pas pour la bouche de celui qui a foulé la cuve. Le riche, avec une piece de monnoie, lui défend de le boire. Ce liquide transporté avec art, arrive des quatre coins de l’Europe, & descend dans les caves du fauxbourg Saint-Germain & du fauxbourg Saint-Honoré.