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corrigera bientôt, le point de sa vraie politesse a été enfin rencontré.

Le militaire ne craint point le péril, mais la fatigue, & sur-tout l’absence du luxe. Il faut que le militaire traîne des chariots de cuisine & de garde-robe. Il renonce plutôt à la vie qu’à son équipage. Aussi les vivres & les fourrages absorbent-ils toute l’attention des généraux. Et dans les campagnes de 1756 & de 1757, il falloit aux officiers du pain de Paris sur leurs tables, & de l’eau de la Seine pour leur café.

Paris amollit les militaires plus que toute autre ville du royaume. Ils y perdent l’habitude indispensable de la discipline & l’amour des exercices guerriers. Ils y entendent des maximes & des raisonnemens dangereux qu’ils ne doivent point connoître. Il est donc d’une saine politique de les éloigner de la capitale, de ses plaisirs & de sa licence, autant qu’il sera possible.

Le penchant à l’insubordination & à un examen téméraire se fortifie an milieu de cette