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les deux carreaux. Quelquefois le dangereux maçon laisse ce vuide par économie, mais quand il a un reste de pudeur, il le remplit avec des débris de cheminées, ou par de petits morceaux de moëlons liés avec du mortier ou du plâtre.

Ce délit punissable, en terme de coterie ou de maçonnerie, est appelle faire de la musique, par ressemblance des lignes & des espaces dans les papiers de musique. Ainsi, non seulement le maçon vole, mais il en plaisante encore.

Il enleve au propriétaire la solidité de son mur, & à sa bourse quatre livres dix sols, sur six livres, chaque fois qu’il répete ce vol.

Beaucoup de maçons s’en rendent coupables d’autant plus intrépidement, que les gens du métier sont les seuls qui puissent s’en appercevoir ; encore faut-il que le maçon soit grossier dans son travail. Quand il ne l’est pas, quand il a eu recours à une certaine ruse, les gens du métier eux-mêmes n’y connoissent plus rien qu’en perçant la pierre au