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ceaux de poésie font donner à un siecle, qui d’ailleurs a été malheureux, le nom pompeux de siecle des beaux-arts, de siecle de gloire.

La révocation de l’édit de Nantes en 1685 a passé sans réclamation quelconque de la part des gens de lettres. Nous disons donc hardiment que ce siecle, malgré sa renommée, n’étoit pas véritablement éclairé. Il n’en seroit pas de même aujourd’hui. La littérature surveille le gouvernement, & lui sauveroit un pareil écart.

Qu’importe que l’on ait eu alors des épîtres poétiques de Boileau, grossier flatteur ; & des tragédies de Racine, simple & fin courtisan, qui s’occupoit de la grace versatile ? Ce sont là des niaiseries en comparaison des matieres politiques sur lesquelles on peut répandre d’ailleurs tout l’intérêt & l’agrément que peuvent avoir ces deux écrivains.

Un grand bien que la philosophie moderne a fait aux hommes, c’est de les convaincre, après tant de siecles d’erreurs & de persécutions, que la religion se persuade & ne se